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Le rédac-chef de Top Vélo...

Le rédac-chef de Top Vélo...

Petite interview du rédacteur en chef du magasine Top Vélo avec qui j'ai participé pour la deuxième fois en tant que mécano-testeur à l'élection du vélo cyclosportif de l'année.

Il s'agit de Stéphane Guitard...

Stephane, peux-tu te présenter en quelques mots s'il te plais:

C’est toi qui fera la présentation..

Puisque je dois m'y coller disons que Stéphane est un gars très professionnel dans son boulot qui, la première fois que tu le rencontre, tu te dis que tu ne vas pas forcément rigoler et au fil du temps qui passe tu apprends à le connaître et tu te prends à l'apprécier au point de lui demander son N° de téléphone et en plus tu l’appelle! (c'est ça le pire)

Trêve de plaisanterie il habite et travail en région parisienne, ne parle pas beaucoup quand il n'a rien d'intéressant à dire, il connait le vélo et son monde presque parfaitement, il aime les bons repas, le bon vin et la chartreuse verte! Il est presque parfait quoi...

En quoi consiste exactement le métier de rédacteur en chef ?

Disons que c’est une sorte de « chef d’orchestre » mais qui ne se contenterait pas de « juste » diriger. Pour faire un raccourci pourri, disons qu’il faut plutôt « diriger juste », en ce sens que le rédac’chef donne la ligne éditoriale du magazine et tente de concilier tous les courants de sa rédaction, partant du principe que dans une équipe, tout le monde n’a pas le même point de vue sur les choses. Car comme un chef d’orchestre, le rédac’chef n’est rien sans son orchestre, en l’occurrence sa rédaction.

A quoi ressemble une journée de rédac’chef ?

On ne peut pas parler de journée, car elles sont souvent très différentes les unes des autres. En fait ma fonction, comme celle de mes journalistes, se conçoit sur un mois complet, soit la périodicité du magazine.

Avec la rédaction, nous regroupons les idées de sujets à mettre dans le magazine, ce qui me permet de faire ce qu’on appelle « un chemin de fer », à savoir le plan, page par page du magazine.

Après, c’est beaucoup de gestion au quotidien : administratif (de plus en plus), séances photos, écriture des sujets m’incombant, etc…

Quelle est la principale difficulté de ce poste ?

Incontestablement c’est d’arriver à être disponible pour tout le monde, à tout moment. Quand, en plus, tu dois réaliser tes propres sujets, c’est assez difficile.

Tu travailles pour Top Vélo depuis... ?

J’y suis depuis 2001 et j’en suis rédacteur en chef depuis 2006. Avant, j’ai fait quatre années comme rédacteur-photographe à VTT Magazine.

Et encore avant, 11 ans de bureau d’études béton armé. Mais ça, c’était une autre vie !

A-tu noté une évolution de la presse écrite vélo ?

Tout évolue et c’est dans l’ordre des choses. Après, un vélo reste un vélo et on n’a pas la prétention de réinventer quoi que ce soit. On essaie juste de faire les choses toujours mieux, avec plus ou moins de réussite. L’évolution c’est qu’aujourd’hui, il y a toujours plus de titre pour toujours moins de lecteurs.

Comment vois-tu l'avenir de la presse écrite ?

Si l’on parle de presse écrite papier, déjà on ne peut pas comparer un quotidien d’information et un magazine « passion » comme l’est Top Vélo. Dans le cas qui nous intéresse, je pense que « notre » presse papier va devoir tirer parti et valoriser ce qui lui permet d’exister : le papier !

Si c’est pour que le lecteur retrouve dans un magazine payant ce qu’il a eu gratuitement sur internet, je ne vois pas l’intérêt de continuer à acheter des magazines.

Dans un avenir proche, peut-être retrouverons-nous deux grands créneaux : d’un côté du « bas de gamme », informatif, utilitaire, donc pas cher, et de l’autre du « haut de gamme », beau papier, belle présentation, beaux sujets, belles photos. Au milieu, ça risque de devenir compliqué. Un peu à l’image de notre société d’ailleurs : paupérisation d’un côté, opulence (voir indécence) de l’autre. Au milieu… de plus de plus de galère !

Mais contrairement à l’idée généralement admise, je pense que la presse papier à un avenir. Je ne crois pas au tout numérique même si, pour la presse papier, le numérique est une voie à ne pas négliger.

D'une façon générale, que t'inspire le monde du vélo ?

Pour moi, il y a deux mondes qui se côtoient : le milieu professionnel et le milieu des pratiquants. Le premier a beaucoup évolué ces dernières années notamment à cause du changement dans le mode de distribution. Aujourd’hui, la plupart des marques gèrent directement leur force de vente, leur équipe marketing, voir même leurs revendeurs. Les petits importateurs, qui bricolaient en famille – je dis ça sans aucune condescendance - tendent à disparaître pour faire place à quelques distributeurs plus importants ou, carrément, aux marques elles-mêmes. C’est moins folklorique, plus efficace pour les marques, mais pas forcément mieux pour les magasins et donc, les consommateurs.

Côté pratiquants, ça évolue aussi, mais pas aussi vite. On a toujours ceux qui savent tout mieux que tout le monde, ceux qui ont toujours un truc qui ne va pas, mais ceux-là sont plutôt dans la tranche la plus âgée. D’un autre côté, on voit apparaître des pratiquants plus aisés, qui ont découvert le vélo sur le tard et qui sont de vrais « consommateurs » de vélo. Et c’est de plus en plus à eux que le marché s’adresse. De là à dire si c’est une bonne chose…

Mais la question est de savoir s’ils compenseront les plus âgés qui arrêtent. Et ça, je ne le pense pas… Sans doute est-ce là l’un des problèmes du vélo.

Comment conçois-tu la pratique cycliste ?

Du plaisir, du plaisir et encore du plaisir. Certes, je peux me faire un peu mal à l’entraînement mais pour moi, c’est juste dans le but de prendre du plaisir le moment venu. Pour moi la pratique rêvée, c’est une journée où tu roules avec des gens sympa, qui vont te faire découvrir de beaux endroits et où le soir, tu te retrouves autour d’un bon repas, avec un bon vin ou une bonne bière. Les mecs qui s’entraînent hyper sérieusement et passent leur vie à bouffer des graines pour faire 560ème d’une cyclosportive ne m’amusent pas. Je leur préfère nettement ceux qui, tout en roulant bien, savent le moment venu, raconter des conneries en levant le coude !

A-tu le temps de rouler ?

On va faire politiquement correct : non, pas assez ! J’essaie de courir pour garder la forme et ne pas avoir l’air trop minable quand je mets mes fesses sur un vélo.

Pour l'élection du vélo cyclosportif de l'année, les marques jouent-elles le jeu ?

Oui, bien sûr. Elles ont très vite compris l’intérêt de cette élection vis à vis de la population cyclosportive. Et ce qui me fait plaisir, c’est que depuis 2007, aucune marque n’est venue critiquer mon choix pour la sélection des vélos proposés aux votes. Car c’est une spécificité de cette élection : c’est nous qui décidons des vélos à retenir, selon des critères bien précis. Si une marque n’a pas de vélo cyclosportif, elle ne participe pas. Et jusqu’à aujourd’hui, aucune n’y a trouvé à redire.

Pourrait-on voir un jour la même chose pour les filles ?

C’est une idée tentante bien sûr, mais le problème est que les vrais vélos de filles sont très rares. Le plus souvent, les marques se contentent de petites fleurs, d’une selle plus large et d’une guidoline rose. Je caricature, mais c’est un peu ça quand même. Les cadres sont souvent les mêmes que ceux des hommes. Mais nous allons, dès ce mois-ci, avoir une rubrique filles dans Top Vélo, alors on en reparlera sûrement.

Et enfin une question à 2€ à laquelle tu n'es pas obligé de répondre : peux-tu nous dire quelques mots sur l'Atelier du cycliste, toi qui as un œil neutre ?

Je dirai que l’Atelier du Cycliste est à l’opposé de la tendance des magasins modernes, où tout est dans l’apparence. Je veux dire par là que, vu de l’extérieur, ce n’est pas forcément le magasin dans lequel on a envie d’entrer, « juste pour regarder », à l’inverse des shops de marques notamment.

Mais une fois qu’on a fait la démarche de pousser la porte, on découvre une équipe à votre écoute, un magasin résolument tourné vers le service et du beau matos. On est proche de ce qu’on trouve en Italie en fait : des petits magasins familiaux, conviviaux, où l’on se sent bien. Le danger de ce genre d’endroit (ça t’es pas obligé de le publier) est qu’il devienne trop un « repère d’habitué » et que, du coup, les gens ne faisant pas partie de ce petit cercle n’osent pas y entrer.

Merci Stéphane de t'être livré si gentiment à ce questionnaire.

A bientôt?

Toujours prêt à faire le clown et à bien manger. Quoi d'autre?? De belles photos...
Toujours prêt à faire le clown et à bien manger. Quoi d'autre?? De belles photos...
Toujours prêt à faire le clown et à bien manger. Quoi d'autre?? De belles photos...

Toujours prêt à faire le clown et à bien manger. Quoi d'autre?? De belles photos...

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